La BASE AERIENNE de BRON PENDANT la SECONDE GUERRE MONDIALE

Jeudi 30 juillet 2015 // 11 : L’ENTRE-DEUX-GUERRES et la CAMPAGNE de 1940

La BASE AÉRIENNE DE LYON - BRON PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE

La DRÔLE de GUERRE 09/1939 - 05/1940
À la déclaration de guerre, les unités opérationnelles (35° Escadre d’observation et 55° Escadre de Reconnaissance) quittent Bron pour leurs terrains de déploiement.

Avion Bloch 151 et pilotes du GC III/9

Une seule unité aérienne reste à Bron le Groupe Aérien Régional de Chasse (GARC) 562, rebaptisé en janvier 1940 Groupe de Chasse III/9. Il doit assurer la défense du ciel lyonnais avec des avions Dewoitine 501 puis des Bloch 151. Sous les ordres du commandant Viguier, le GC III/9 compte une majorité de réservistes.
Dès novembre 1939, la base devient le centre de regroupement des aviateurs polonais, échappés de leur pays vaincu par l’Allemagne hitlérienne. En janvier 1940 ils sont plus de 3000, qui s’entraînent activement sur Morane 406 et Caudron 714 formant une escadrille aux couleurs de leur pays. Le 27 mars les pilotes polonais reçoivent l’insigne de pilote français, en présence du général Sikorski commandant de l’armée polonaise.

Aviateurs polonais avec leur instructeur français
Morane 406 polonais

Une exposition sur le sujet des Aviateurs Polonais à Lyon - octobre 1939- juin 1940 s’est tenue au quartier Général Frère, en 2020.

L’aspirant Lamouroux devant l’avion abattu

Le 20 avril 1940, l’aspirant Lamouroux du GC III/9 abat au dessus de la Saône et Loire un Junker 88, première victoire aérienne de la campagne de France. La dérive de cet appareil percée de balles est conservée au Musée.

L’OFFENSIVE ALLEMANDE mai-juin 1940
Le 10 mai 1940 la base est bombardée par des Heinkel 111, un bombardier allemand est abattu par la DCA. En cours de journée les formations aériennes quittent Bron pour leurs terrains de "déserrement". Le GC III/9 gagne Satolas et les polonais Corbas. Dans les semaines qui suivent, les chasseurs cherchent à intercepter les bombardiers et abattent plusieurs Heinkel 111. D’autres bombardements auront lieu les 1er et 2 juin.
Le 19 juin Bron est occupé et utilisé par l’ennemi. L’armistice entraîne le repli des allemands le 5 juillet.

la base de stockage 1940/42

La BASE de STOCKAGE juillet 1940-novembre 1942 :
La base de Bron est en zone libre. Commandée par le colonel Fieschi, elle devient une base de stockage qui assure la maintenance des avions (jusqu’à 374), moteurs et équipements. De plus dans le cadre de l’armée d’ armistice, le groupe de chasse 1/1 s’y installe avec des Bloch 152, mais le carburant manque...
Une piste en dur de 1100 m est construite à l’est de celle existant.

Les AVIATEURS dans la RÉSISTANCE
Le colonel Fieschi qui a fait dissimuler des stocks d’armes et matériel sera arrêté par la gestapo et déporté.
Le capitaine Claudius Billon, pilote au GC III/9 est affecté à la base de stockage. Dès février 1941, il passe dans la clandestinité : il est le précurseur de l’Armée secrète. Arrêté en 1943, il mourra sous la torture.
Billon recrute à Bron Albert Chambonnet un officier mécanicien, qui sera chef de l’Armée secrète et finira fusillé en juillet 1944.

Le Cne Billon (X) au centre d’un groupe d’officiers 1940

L’OCCUPATION
En novembre 1942 les allemands envahissent la zone sud et occupent la base de Bron. L’armée de l’Air est dissoute. La base sert de base de transit et n’accueille pas d’unité importante de la Luftwaffe. La piste est prolongée de 300 m vers le sud. Les installations de la base sont dévastées par un bombardement américain le 30 avril 1944 ; elle est à nouveau bombardée le 14 août. Fin août, avant de se replier les allemands brûlent et détruisent tout ce qui peut l’être.

Les hangars bombardés

La LIBÉRATION
Le 3 septembre Lyon et sa région sont libérées. La base de Bron est dévastée, seule la piste en dur n’est pas trop abîmée. Avec de gros moyens le génie américain bouche les trous de bombes et allonge la piste à 1830 m. Dès le 5 septembre un avion allié se pose, précédant plus de 200 autres les jours suivants : spitfires de la RAF, P47 Thunderbolt de l’US Air Force et des groupes de chasse français 3/3 Ardennes et 2/5 Lafayette. Ces avions poursuivent l’attaque au sol des allemands en retraite.

Un P47 devant un B26 - novembre 1944

La FIN de la GUERRE
Après la libération de la région en septembre 1944, les allemands tiennent encore la frontière des Alpes. Une unité chargée de l’observation et de l’appui au sol sur le front des Alpes est créée à Bron avec des aviateurs issus des FFI, le groupe 1/35- Aviation des Alpes. Il est équipé de Morane 500 (ex Fieseler 156 Storch).

L’histoire complète de la base de Bron de 1910 à 1973 est traitée dans un autre article.

dernière modification 02/2020
Source : document du Lcl (er) Jean-Claude Mathevet - Société Lyonnaise d’Histoire de l’Aviation (SLHADA) 2014