La BATAILLE de MONTELIMAR 1944

Jeudi 14 août 2014 // 13 : LIBERATION et CAMPAGNE des ALPES

La BATAILLE de MONTÉLIMAR 21-27 août 1944

LES SUITES du DÉBARQUEMENT EN PROVENCE
Il y a 70 ans le 15 août 1944 opération "Dragoon" : le débarquement allié en Provence réussit pleinement.

Général Patch

Les forces alliées du général Patch comprennent :
Le 6° corps d’armée américain (6° USAC) du général Truscott, qui comprend 3 divisions d’infanterie les 3°, 36°, 45° USID et la TFB (Task Force B).
Le 6°USAC monte rapidement vers le nord par la route des Alpes. Dès le 20/08 la TFB est à Sisteron.

Le groupement B (future 1ère Armée Française) du général de Lattre de Tassigny, dont une partie libère Toulon et Marseille (28/08) et monte ensuite par la rive droite du Rhône ; l’autre partie prend la route des Alpes derrière les américains. Elle n’est pas concernée par cette bataille.

Menacées d’être isolées dans le sud de la France, à partir du 17/08 les troupes allemandes qui y sont stationnées vont se replier principalement par la vallée du Rhône. Il s’agit de la XIX° armée (général Wiese) comprenant 2 divisions d’infanterie (ID 198 et 338) et une division blindée la 11° Panzerdivision (PzD11 - général von Wietersheim).

Les CIRCONSTANCES DE LA BATAILLE
La Résistance facilite l’avance rapide des américains dans les Alpes, alors qu’elle gène les allemands dans leur remontée de la vallée du Rhône : dans la nuit du 16 au 17 le commando du capitaine Faure fait sauter le pont sur la Drôme entre Loriol et Livron au nord. La manœuvre s’impose alors au commandement US de rabattre en tenaille des unités de la route des Alpes sur la vallée du Rhône pour attaquer les allemands de flanc : c’est la bataille de Montélimar.

Un des engagements avant la bataille...

La bataille s’est déroulée dans le "chaudron", quadrilatère à l’est du Rhône et limité au nord par la Drôme et au sud par le Roubion séparés par 20 km. Le repli allemand est extrêmement handicapé par la destruction du pont sur la Drôme qu’ils doivent passer à gué ou sur des ponts de bateaux établis par le génie. Cela crée des embouteillages, qui sont des cibles de choix pour les attaques aériennes des alliés, obligeant les allemands à circuler le plus possible de nuit.

La bataille de Montélimar

Le VERROUILLAGE 22-24 août
Au soir du 21/08 Truscott fixe Montélimar comme objectif. Le 23 une unité américaine de la 36°USID débouche dans la cuvette du Roubion et tente de s’emparer de Montélimar. Elle se heurte à la PzD11 : les américains et les FFI trop faibles doivent se replier sur les hauteurs de Marsanne. Les unités de la 36°USID convergent en renfort et l’artillerie divisionnaire prend position sur les hauteurs de Marsanne.
Des éléments de la Pzd11 montent en direction de Loriol, traversent la Drôme, s’emparent de Grane, mais sont contenus par l’artillerie US et se mettent en position défensive à l’est de Loriol et Livron.

Le PASSAGE en FORCE 25-26 août :
Le 25/08 une unité de la 36°USID arrive à barrer le passage sur la RN7 à la Coucourde. Dans la nuit du 25 au 26 la Pzd11 va forcer le passage après un furieux combat de chars ; elle commencera à traverser la Drôme au matin. Dans l’après-midi du 26 août la Pzd11 attaque en direction d’Allex : ils sont contenus par l’artillerie de la 45°USID.
Entre temps et dès le 24 l’ID198 s’est engagée en flanc-garde dans la vallée du Roubion se heurtant aux ligne américaines (bataille de Sauzet) : les agglomérations de cette vallée subissent d’importants dégâts. Le 26/08 la PzD11 a atteint ses objectifs et permet à l’ID198 d’amorcer son repli.

Le DÉNOUEMENT 27-29 août
Pendant que la PzD11 progresse vers Valence, les 2 divisions d’infanterie l’ID198 et l’ID338 en arrière-garde doivent remonter de Montélimar à Livron sous le pilonnage des chasseurs-bombardiers et surtout de l’artillerie, sur un itinéraire encombré. L’infanterie allemande subit de fortes pertes en matériel et véhicules qu’elle doit abandonner ou détruire.

général Dahlquist 36° USID

Le 29/08 des éléments de la 36°USID, appuyés par les résistants entrent à Montélimar. Les défenseurs de la crête de Marsanne peuvent quitter leur position. Au soir de ce jour la 36°USID commence le franchissement de la Drôme, laissant à la 3°USID et aux FFI le nettoyage du "chaudron".

Le rôle de l’artillerie a été essentiel : les américains ont tiré plus de 50000 obus. Les allemands ont subi de lourdes pertes matérielles, mais l’essentiel de leur corps d’armée a pu s’exfiltrer de cette nasse, par sa combativité et son habileté de manœuvre face au rouleau compresseur américain.

Les américains déplorent environ 500 tués et 1000 blessés, FFI et FTP ont eu 200 tués. Quant aux allemands ils ont perdu un millier de tués, 2000 blessés, 3000 prisonniers. 550 civils ont été tués par les bombardements.

Après Montélimar, Valence est libérée par les FFI le 31 août ; St-Rambert d’Albon et Vienne le 2 septembre. La libération de Lyon interviendra le 3 septembre.

Dernière modification 08/2016
Sources : François Lescel - Objectif Lyon - DG Communication Lyon 2004 / Pierre Balliot - la Drôme dans la guerre : la bataille de Montélimar - De Borée 2012